Bandes dessinées

Je n’y connais malheureusement pas grand-chose en bande-dessinée. Il vaudra donc mieux compléter la liste ci-dessous par celle d’autres sites spécialisés qui vous donneront des avis plus exercés que le mien et auront probablement lus pas mal de classiques du genre qui manquent à ma culture. Toutefois, là-aussi, les œuvres inspirées par le Japon médiéval (au sens large) sont particulièrement nombreuses, ne serait-ce que dans les mangas, et il est parfois bien difficile de distinguer le bon grain de l’ivraie. Voici donc quelques titres que j’ai particulièrement appréciés et qui me semblent valoir le coup d’œil.

Séries



Kogaratsu – Michetz, Bosse – Dupuis – 13 tomes

Kogaratsu est la principale bande dessinée franco-belge sur le « Japon médiéval », et ce depuis 25 ans. Elle regroupe un premier cycle de quatre albums (avec éventuellement la « préquelle », le numéro 0) puis continue par une série d’histoires indépendantes. Clairement ma préférence va à l’histoire originale, mais à quelques exceptions près, les suivantes ne sont pas pour autant dénuées d’un certain charme. Située quelques années après l’époque du jeu, cette bande dessinée reste une inspiration de premier plan à la fois pour ses visuels et son ambiance que par la diversité des situations auxquelles est confronté Kogaratsu. Je conseille notamment l’intégrale parue l’année dernière et qui regroupe les 4 premiers tomes avec quelques bonus du meilleur effet.

Tomes : Intégrale (1 à 4) | 00 | 01 | 02 | 03 | 04 | 05 | 06 | 07 | 08 | 09 | 10 | 11 | 12 |


Ikkyu – Sakaguchi – Vents d’Ouest – 6 tomes (série achevée)
Autre BD à lire absolument pour tout meneur de Tenga, et pour moi celle à privilégier si vous ne devez en choisir qu’une, Ikkyu raconte la vie d’un très célèbre moine et poète du XVe siècle : Ikkyû Sôjun. Très différente des histoires de samouraïs que l’on peut lire un peu partout, cette série est une véritable plongée dans le cœur du peuple et de la période troublée qui a amenée à celle décrite dans le jeu. Au travers de l’évolution du jeune moine dans la vie et dans sa pensée religieuse, on voit les errements de la société médiévale japonaise avec un œil cru et incisif. Pour autant, l’auteur évite en permanence la lourdeur et le pathos pour mettre en place une histoire captivante, immersive, et non dénuée d’humour. À acheter, à emprunter, à se faire offrir ou à voler, mais à lire absolument. Un chef d’œuvre.

Tomes : 01 | 02 | 03 | 04 | 05 | 06


Usagi Yojimbo –Stan Sakai – Paquet – 20 tomes

Beaucoup plus connu, Usagi Yojimbo a déjà été l’objet de deux adaptations en jeux de rôle. On pourrait penser à première vue que les aventures d’un rônin lapin et de son acolyte rhinocéros dans un Japon fantasmé où se mêlent les intrigues d’un serpent courtisan et de taupes, chats, chauves souris et tortues ninjas sont assez éloignées de Tenga. Alors effectivement, l’intérêt de cette inspiration n’est sans doute pas sa description du monde, mais il serait vraiment dommage de passer à côté de ces excellentes bandes dessinées pour si peu, ou de sous estimer leur efficacité. En effet, pour les meneurs il s’agit d’un réservoir inépuisable d’idées de scénarios et de scénettes et pour les joueurs d’un moyen de se familiariser à peu de frais et de façon « ultra-light » à cette ambiance japonaise.

Tomes : 01 | 02 | 03 | 04 | 05 | 06 | 07 | 08 | 09 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20



Vagabond – Takehiko Inoue – Tonkam – 33 tomes

Véritable série fleuve, celle-ci est pour moi un peu plus compliquée à conseiller. En effet, là où Kogaratsu et Usagi Yojimbo ont l’avantage de présenter des histoires plus ou moins indépendantes, celle-ci est continue et toujours en cours de parution au Japon après plus de 30 tomes. Qu’on se comprenne bien : la période correspond ou peu s’en faut, les dessins sont somptueux, l’histoire (inspirée du roman d’Eiji Yoshikawa) très intéressante et tout à fait dans le ton. Non seulement rien n’est à jeter, mais tout est de très bonne qualité, frisant réellement l’exceptionnel. Par contre, il vaut mieux savoir si on est prêt à suivre une série aussi longue, commencée il y a treize ans et dont on ne sait pas encore combien de tomes ni d’années il faudra pour l’achever.


Tomes : 01 | 02 | 03 | 04 | 05 | 06 | 07 | 08 | 09 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33




Albums



La force des humbles – Hirata – Delcourt

C’est peu de dire que la production d’Hirata est pléthorique et ne montre pas toujours les samouraïs sous leur meilleur profil (Satsuma, Tueur !, L’âme du Kyudo, Zatoichi, L’incident de Sakai, etc.). La force des humbles est souvent considéré comme desservi par le ton un professoral du mangaka, mais je dois avouer que même si cela reste une réalité, il n’en est pas moins mon préféré. Ce recueil met en scène une dizaine d’histoires autour de « petits » personnages à priori insignifiants mais réussissant malgré tout à montrer leur valeur et leur « force ». Cru, cruel, fouillé, il ne manque ni de qualités, ni d’un ton réellement séduisant (à la réserve ci-dessus près). Pour les meneurs, il a l’avantage de présenter autant de situations originales et de pnj semblant anodins mais attachants à coup sûr.



Yôkai : Dictionnaire des monstres japonais – Shigeru Mizuki – Pika

Pas vraiment une bande dessinée, mais étant donné qu’il s’agit de l’œuvre d’un mangaka reconnu et qu’elle est éditée chez un éditeur de manga chez nous, ce dictionnaire illustré figure dans cette liste. Mizuki propose ici donc un dictionnaire en deux tomes présentant en détail des créatures surnaturelles sur plus de 500 pages. Le tout est émaillé d’anecdotes, d’informations sur la façon dont sont nés chacun de ces mythes et agrémenté par de superbes illustrations permettant de comprendre à quoi peuvent bien ressembler ces créatures à l’aspect pour le moins souvent « étranges » pour nous autres occidentaux. Une référence, notamment si vous voulez mettre des yôkais, ou des légendes sur eux, dans vos parties de Tenga. Mais aussi et surtout à lire pour le plaisir.



L’encre du passé – Maël, Bauza – Dupuis

Par rapport aux autres albums figurant dans cette liste, cet album est sans doute un peu atypique. Parce qu’il se passe durant l’époque Edo, parce que c’est une histoire qui en mettant l’accent sur la calligraphie et une rencontre entre ses deux personnages principaux, fait avant tout la part belle au voyage initiatique et à l’introspection. Cela dit, j’ai été conquis à sa lecture, à la fois par les aquarelles de Maël, mêlant délicatesse et force, et par le récit intimiste d’Antoine Bauza. Cela mérite à n’en point douter le coup d’œil, surtout pour ceux qui voudrait proposer des scénarios de Tenga plus contemplatifs.